Meilleur couscous de Marseille

Le Femina

5/5

Si vous ne savez pas que le restaurant existe, il y a peu de chances que vos pas vous emmènent dans la rue du Musée (quel musée ?), une venelle obscure et légèrement malodorante au cœur du quartier Noailles, là où la rénovation urbaine tarde à se mettre en place. 

Ce serait dommage : le Femina (ainsi nommé car depuis quatre générations, ce sont les femmes qui y font la cuisine, et les hommes qui servent, chez les Berbères ça se passe comme ça) est le meilleur couscous de la cité phocéenne — qui est largement désormais une ville arabe, surtout dans ce Ier arrondissement. 

Le couscous royal
est...royal

Depuis des années que j’en ai fait ma cantine, les prix ont monté, certes. Le couscous royal proposé il y a dix ans à 20€ en coûte désormais dix de plus. Mais il est… royal.

La spécificité de la maison est de proposer une semoule au choix, blé ou orge — et à volonté. Et la deuxième option est vraiment délectable. La graine, que vous voyez préparée par les mains des matrones en arrière-salle, est délicieuse. Le bouillon, à base de carottes et de lentilles, est très goûteux. Et la garniture du « royal » est à la hauteur.

couscous royal

Les vins sont largement maghrébins. Ils vous décalquent le gosier, mais c’est parfois nécessaire quand vous avez mordu dans un piment vert encore chargé qui vous a explosé en bouche. Et de toute façon, ce serait un crime que de boire un grand bordeaux avec un couscous. Le patron va de tables en tables, familier mais sans insister, avec une gouaille de bon aloi. 

Oui, le meilleur couscous de Marseille. Il en est un autre assez honnête, plus prisé des touristes — Le Souk, quai du Port, au soleil face à la Bonne mère, un pistonné titulaire d’un téléphone facile à mémoriser. Mais j’échange sans hésiter cette situation enviable pour l’antre obscure du Femina.

Jean-Paul Brighelli
Critique Culinaire Marseillais

Le Femina

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Né à Marseille, j’y ai passé une grande partie de ma vie. Je connais l’essentiel des bonnes tables de Marseille et de sa région. Cinquante ans de vadrouilles culinaires me permettent aujourd’hui d’avoir un regard d’ensemble sur ce qui se fait ici de meilleur et de pire. Sans concessions aux modes ni aux réputations locales, trop souvent usurpées. Amis gastronomes, ce site est le vôtre !

Jean-Paul Brighelli
Critique Culinaire Marseillais

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