La Table de Mamie Kuk lin

La Table de Mamie Kuk lin

5/5

Ma quête d’un restaurant asiatique convenable est partie d’une constatation : les nems vendus dans le commerce, y compris dans des espaces protégés, sont immangeables. J’avais une fringale, au sortir du Salon du Livre de Marseille, en cette fin novembre 2022. Remontant le Prado, je suis passé au Monoprix des heureux habitants du VIIIe arrondissement. Je savais qu’il y avait là un traiteur japonais et quelques nourritures asiatiques alléchantes.

Las ! Les nems crevettes dont je me faisais une fête étaient recouverts d’une pâte caoutchouteuse sur laquelle s’escrimèrent en vain mes dents d’honnête homme. Dépité, je me suis lancé dans une quête frénétique des meilleurs nems de Marseille — et de ce qui va autour.

J’ai trouvé mon bonheur à la Table de Mamie Kuk lin, juste derrière la mairie de Marseille.

Les meilleurs nems
de Marseille

En fait, tout ce qui suppose une enveloppe de pâte est ici tellement léger, aérien, et croquant en même temps, qu’on y commande bobuns, nems au porc et beignets de crevettes les yeux fermés.

Il en est de même pour la pâte cuite à la vapeur des Ha Kao ou des Funko — ces demi-lune aux crevettes.

manger des nems à marseille

L’extase s’est prolongée chaque fois que j’y suis retourné, afin de tester, à deux ou à quatre, le maximum de produits : les critiques gastronomiques sont ainsi faits, ils tentent de prendre le restaurateur en faute. Aucune faute pourtant dans cette cuisine aérienne. Le poulet frit sauce au gingembre essayé il y a quelques jours avait la même saveur légère et corsée. Quant au canard laqué, servi pour quatre en trois services (et qu’il faut commander à l’avance, car on ne vous sert pas ici de laque industrielle), c’est une pure merveille. Mais vous pouvez, si vous y allez de façon impromptue, essayer le filet de canard rôti, servi avec son sel parfumé et accompagné de crêpes, cébettes et sauce Hoisin.

Au fil des visites, j’ai goûté la tempura de crevettes au sel et au poivre — un classique parfaitement exécuté —, ou le wok de bœuf aux oignons : perfection, tu as dorénavant un nom, tu t’appelles Kuk lin !

Aux accompagnements standard s’ajoutent des woks de nouilles ou de légumes sautés qui ne vous laissent que du bonheur en bouche.

Les desserts — ah, le fondant au chocolat / gingembre / sorbet au choix, ou la panna cotta au sésame noir — sont autant de tentations irrésistibles, alors même que vous n’avez plus faim. Quant au dé à coudre d’alcools parfumés qui vous sont offerts en conclusion, ils sont le point d’orgue d’un repas parfait. Il en est un, diablement pimenté, dont je peux reconvoquer la brûlure exquise rien qu’en l’évoquant sur cette page.

Jean-Paul Brighelli
Critique Culinaire Marseillais

La Table de
Mamie Kuk lin

1 réflexion sur “La Table de Mamie Kuk lin”

  1. Ah… la panna cotta au sésame noir… Et dire que des neuneus vouent aux gémonies ce pauvre sésame sous prétexte qu’il pourrait rester indélicatement entre une gencive et une dent… Le sirop est tout juste assez sucré et le flan d’une mollesse à faire rougir la gelée anglaise !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Né à Marseille, j’y ai passé une grande partie de ma vie. Je connais l’essentiel des bonnes tables de Marseille et de sa région. Cinquante ans de vadrouilles culinaires me permettent aujourd’hui d’avoir un regard d’ensemble sur ce qui se fait ici de meilleur et de pire. Sans concessions aux modes ni aux réputations locales, trop souvent usurpées. Amis gastronomes, ce site est le vôtre !

Jean-Paul Brighelli
Critique Culinaire Marseillais

Copyright © 2023 MANGER À MARSEILLE

Retour en haut